Les Deux Menteurs
Chères archives du 1er blog, faites-donc moi revivre les parfums d'un passé que je puis désormais nommer "autrefois"...
Un clic
Surtout ne bouge
Pas: tu l'ignores
Mais tandis que tu causes
Sur ta gauche à côté
La flamme d'une bougie rouge
Dessine un reflet d'or
Au coin inférieur de ton œil mouillé
Surtout tiens la pause
Tiens ton sourire
Et tiens ta peau
Car c'est là que l'appareil photo
Du poète en désir
Immortalise la soirée
Voyez-vous
C'est un peu comme si
Vous marchiez pieds nus
Sur l'autoroute
De mes désirs
Saint-Lô,
juin 2016
Il faut surtout pas
Ecraser les chenilles
Même quand elles
Sont moches
Sinon
On ne verra
Plus jamais
De papillons
Saint-Lô, juin 2016
Un partout la balle au centre
Ce moment détestable
Où tu croises quelqu'un
Tu réalises que tu le connais
Tu penses qu'il t'a reconnu déjà
Mais point de salut
Tu te dis que tu dois puer la merde
Et tu lui en veux
Tu fais semblant de rien
En passant ton chemin
Ce moment détestable
Où quelqu'un te croise
Il réalise qu'il te connaît
Il pense que tu l'as reconnu déjà
Mais point de salut
Il se dit qu'il doit puer la merde
Et il t'en veut
Il fait semblant de rien
En passant son chemin
Ce moment détestable
Sans bonjour ni sourire
Entre deux cons persuadés
Qu'ils puent la merde
Ce moment détestable
Où tu croises quelqu'un
Tu réalises que tu le connais
Tu penses qu'il t'a reconnu déjà
Mais point de salut
Tu te dis que tu dois puer la merde
Et tu lui en veux
Tu fais semblant de rien
En passant ton chemin
Ce moment détestable
Où quelqu'un te croise
Il réalise qu'il te connaît
Il pense que tu l'as reconnu déjà
Mais point de salut
Il se dit qu'il doit puer la merde
Et il t'en veut
Il fait semblant de rien
En passant son chemin
Ce moment détestable
Sans bonjour ni sourire
Entre deux cons persuadés
Qu'ils puent la merde
Saint-Lô, juillet 2016
Pas par des vacances
Tellement de choses
Inintéressantes
A faire
Voyons par où
Ne pas commencer
Saint-Lô, juillet 2016
Sans ascenseur
Apodesmes
Apodesmes
Serre-tailles
Marcels
Basquines
Baleines
Gaines
Maillots
Tricots
de peau
Nuisettes
Chaussettes
Soquettes
Collants
Bas-résille
Bas-nylon
Bas
de contention
Combinaisons
Jupons
Caleçons
Culottes
Slips
Tangas
Strings
Porte-jarretelles
Jarretelles
Jarretières
Guêpières
Boxers
Brassières
Pantys
Shortys
Bodys
Bustiers
Corsets
Soutien-gorges
Wonderbras
Et
me voilà déjà
Au
trente-sixième dessous
Saint-Lô, septembre 2016
Souhaiter l'impossible
Pas
de maillot?
Veux
me tremper dans l'eau
Pas
de pelle ni de seau ?
Veux
construire un château
Pas
de grand vent?
Veux
faire du cerf-volant
Pas
de TV HD?
Veux
regarder un bluray
...
Alors
comprenez-moi
Un
an que vous n'êtes plus là
Saint-Lô, septembre 2016
Verser la semoule en pluie
Elle
est tellement fière
De
se comporter
En
grain de sable
Qu'elle
va finir
Par
transformer
L'univers
entier
En
aride désert
Saint-Lô, septembre 2016
2001, l'Odyssée de l'Espace
Allongé, respirant
très difficilement,
Un vieux souffle
rauque survit à la lumière
Emanant du sol
blanc. Il s’y noie, il s’y perd.
Sous un lourd drap de
daim soyeux et scintillant,
Il a le bras tendu et
le doigt droit pointé
Sur une plaque noire
qui se cogne au plafond,
Plantée au pied du
lit comme un menhir breton,
Il dénonce le silence
du rectangle levé.
Il parle à un miroir,
il a enfin compris
Le sens du vénérable
poème africain :
«Quand un ancien se
meurt, une encyclopédie
-
Songe-t-il en lui-même, devenu fœtus gris -
Renaît ».
« Sois sage : crois en l’avenir des humains ».
Un
sonnet en mémoire du Kubrick des samedis.
Saint-Lô, octobre 2016
Hommache à Georges B
Elle est à vous cette chanson
Vous l'inconnue qui sans façon
M'avez donné à voir vos bas
Quand dans la rue je fumais là
Vous qui m'avez fait ce don quand
Mes plus belles amours d'antan
Toutes ces femmes adorées
Avaient fini par m'oublier
Ce n'était rien que soie du soir
Sous une courte jupe noire
Mais dans mes yeux tout stupéfaits
Cette image est restée figée
Vous la bourgeoise quand vous mourrez
Quand l'âge vous aura sucée
Qu'il vous emporte à travers ciel
Beauté éternelle
Elle est à vous cette chanson
Vous l'inconnue qui sans façon
Sans songer à la discrétion
Rangiez votre cabriolet
Vous qui m'avez fait ce don quand
Mes plus belles amours d'antan
Toutes ces femmes adorées
Avaient fini par m'déprimer
Ce n'était rien qu'un peu de chair
Qui ne voulait pas m'aguicher
Un beau cadeau involontaire
Pour le poète mal aimé
Vous l'insouciante quand vous mourrez
Quand l'âge vous aura sucée
Qu'il vous enduise de bon miel
Bonbon aux abeilles
Elle est à vous cette chanson
Vous l'inconnue qui sans façon
Sans le savoir m'avez montré
Votre culotte satinée
Vous qui m'avez fait ce don quand
Mes plus belles amours d'antan
Toutes ces femmes adorées
Renonçaient à tous mes baisers
Ce n'était rien qu'un tissu fin
Pendant que vous tendiez le corps
Et ma libido vibre encore
A la mémoire de vos reins
Toi l'inconnue quand tu aimeras
Que quelqu'un de fort te prendra
Envoie ton pied en haut du ciel
Fantasme éternel
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