Ca l'aime
Un loup blessé
s’avance, mâle, taillé au flanc
D’une vilaine morsure
qu’il reçut d’un serpent
Tout au fin fonds du
bois dans les ravines noires
Son sang orne de
rouge les lettrines d’un grimoire
Il avance, il titube,une patte est amputée
Déjà, depuis
longtemps, il poursuit au mental
Il tire sur des
chaînes depuis longtemps brisées
Qui pèsent de tout le
poids de leurs mailles de métal
Les feuilles de la
forêt tombent en pluie sur le sol
Détrempé de rosée nappé
de champignons
De bogues de
châtaigner de généreux marrons
D’amanites
tue-mouches de cèpes et de girolles
Alors le loup
s’attarde, il hurle à l’astre gris
Il croque les
phalloïdes et laisse les pieds de mouton
Et s’endort sur les
mousses tachées de vermillon
Laissant soin pour la
Lune de lui redonner vie
Le matin le réveille
il se relève vite
Oublie les cauchemars
et s’enfuit au-devant
Son museau raffermi
par les soins sélénites
Fouette des branches
basses qui se balancent au vent
Il court, il continue,
il galope à crever
Il fuit le vil
serpent et cherche une femelle
A travers le chaos
des chênes embrumés
Il renfile sans cesse
l’odeur belle et cruelle
L’odeur du grand
amour ô éternelle proie
Que le loup des
chasseurs poursuit dans les marais
Dans les douves les
ronces et les haies de genêts
Et les enclos à
chèvres puisque qu'Elle n'est pas là
Kergalu, Octobre 2015
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