Carte postale des archives: scénarios de finales

Eh bien c’est une victoire

Nette et sans bavure

De l’Alsace

Par cinq buts à zéro

C’est un bien triste soir

Tu lui dis sans fioriture

L’Ouest n’est pas ta place

Tu ne kiffes plus tu mejor amigo

La défaite, d’un but contre son camp d’écart,

L’impuissant régional en souffre

Depuis toujours

C’est celle d’un zéro

D’un mec à nulle part

Qui manque les rendez-vous de soufre

Sans amour

Celle d’un héros penaud

Ce match nul

Nullissime, même

Ce pauvre zéro-zéro

Cette purge sans gloire

Cette immense bulle

De silence et de gêne

On ne comprend pas nos mots…

Pénos : ton étendard.

Quelle chance quelle joie

Que cette victoire correcte

Et bien que de petit gabarit

Le Normand, à sa merci

Baisant enfin son égérie

Honorablement se conduisit

Il a achevé sa quête !

Du cul, certes, mais pas d’éclat…

Quelle putain de conquête !

L’Alsace est comptée 10 !

Vaincue par une quéquette

Vigoureuse à délices

C’est un quatre à zéro

Pour quatre nuits de Dante

L’Everest était très haut

Mais il a tenu la pente

Mais la plus belle victoire

Imprévue, différente, nue au vent

Peut-être d’une décision

Prise aux tirs de pénos

Se soldera, gardons l’espoir

Par un trois partout au suspense haletant

Quand, exploitant de dos l’horizon

L’Alsace fera le coup du sombrero

A moins que décidé, le valeureux Normand

Joueur et magicien de belle Panenka

Avec mille tendresses finisse par mettre à Terre

L’aimable Gioconda ô combien dilettante

Et puis qu’ils se rejoignent dans le soleil couchant

Sur le sable d’une plage scintillante aux éclats

Qu’ils s’embrassent, se caressent, se cajolent d’Univers

Et fassent des promesses aux étoiles filantes

Kergalu, 25 juillet 2018