Quelque part dans Macaron (juillet 2020)
Je rêve soudain que François TRUFFAUT mette cette histoire en scène à sa manière. Il y aurait Jean-Pierre LEAUD (parfait dans le rôle de Macaron). Il y aurait Kika MARKHAM (sublime dans le rôle d'Inès), Stacy TENDETER dans celui d'Estelle, et Fanny ARDANT dans le rôle d'Anja. Il y aurait des fondus enchaînés entre différentes scènes, sans lien apparent au début, la substance de l'histoire prenant son temps pour prendre corps. Il y aurait des aphorismes à la Henri-Pierre ROCHE ("le bonheur s'use sans qu'on s'en rende compte"...). Il y aurait une belle musique de Georges DELERUE tandis que la caméra zoomerait lentement sur la composition de la scène. Il y aurait un personnage fumant une cigarette, assis à une table de jardin, sur une petite terrasse de caillebotis, sous le ciel bleu de Bretagne, au soleil de juillet, avec le chant lointain des mouettes pour unique illustration sonore... Et enfin, il y aurait la voix-off, déclamée d'un ton presque monocorde, de François TRUFFAUT lui-même, relevant dans le texte un court passage qui eût semblé insignifiant au lecteur s'il n'avait été choisi par le metteur en scène pour illustrer la psychologie du héros de l'intrigue.
"Macaron, examinant son état intérieur, se dit que c’était peut-être ça, la dépression : ces périodes où l’on avance dans la vie sans plus rien en
attendre. Le dés-espoir, au sens
littéral du terme. Plus d’espoirs, plus
d’envie, plus rien, un néant de platitude.
Une plaine herbue indéfinie à travers laquelle on avance, pas après pas,
dans un rythme régulier. Un horizon lisse de tous côtés, quel que soit l’endroit vers lequel se porte le regard. Ni fossé, ni montagne. Puis il songea que cela pouvait tout aussi
bien être la définition du bonheur et cela l’effraya."
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