Vers le Nadir et au-delà...
Poèmes étoilés, poèmes nébuleux, poèmes quantiques... L'astrophysique, un hobby; l'astronomie, toute une littérature.
Capuccino de Nuit
Café noir de l'absence de tout
Sucre d'étoiles
Crème de Voie Lactée
Kergalu, octobre 2017
Bien nommé
« Pense,
Puis verbalise :
Le
verbe est créateur !
Des
évènements surviennent
Appelant
des réactions,
Des
contre-réactions,
Tout un
univers quantique
Se met
en branle ! »
Et elle
se fout de ma gueule
Perchée
dans ses nuages
A son
premier quartier…
« Je
suis ta mère, banane,
Tu ne
peux rien sans moi !
Ni la Nuit,
ni le Miel
Ni l’Amour,
ni la Vie :
T’es Abn-Al-Hilal ».
Agneaux, janvier 2020
Gravitation quantique
Toucher à deux
balles
L'orient à l'occident
L'occident à
l'orient
Echange de
mondes
Et de
parfums de ciel
Si
ça
Vieux frère
Ne baigne
pas
Dans les
ondes
Gravitationnelles
Alors j'en perds
Ma relativité générale
Saint-Lô, mars 2016
Théorie de l'attraction générale
La légende raconte qu'au nadir de ce Monde
Il y a un champ de Higgs tout rempli d'herbes folles
Et quand souffle le vent, des particules rondes
Emergent du Néant et dansent une farandole
Les particules s'attirent, paires électrofortes
Et puis se tournent autour, comme des doigts sur paumes
Caresse électrofaible, tendresse en quelque sorte
Elles forment un noyau, bâtissent les atomes
Il y a des assemblages de carbone, d'oxygène
Des recompositions, des échanges d'électrons
Comme il y a des mariages dans la joie et la peine
Des recompositions, des prêts de rejetons
Tout ça finit en lunes, en terre, et en soleils
En fils géodésiques pour toiles de gravité
Et en bulles d'amour jusqu'au zénith du ciel
C'est bien tout l'Univers, c'est bien notre juillet
Agneaux, juillet 2019
Les Bigoudènes
C’est Véga il admire sous les marées
propices
Qui rayent de claires plumes les
brumes et les trainées
Ferme poignée de Lyre à l’ire
inspiratrice
Symbole des musiques aux larmes
endiablées
C’est Deneb il murmure au souffle de
la Voile
Un brin mélancolique un brin
désespéré
De ce qui ne se passe pas sous les
étoiles
Tandis qu’à ses côtés elles
regardent sans broncher
Atlaïr à l’oeil d’aigle complète un
grand Delta
Dans la nuit noire Bretonne aux
pieds de ses deux soeurs
Elles nous ouvrent la Voie du lait
blanc de Héra
Antarès est prudente sous son rouge
karma
Le Soleil est solide et s’attarde en
rêveur
Planquée tout près du pôle se terre
Capella
Le professeur Brand a toujours quelque chose à dire
Les bonheurs ne viennent jamais
seuls
Il le sait d’expérience
En périodes fastes de collectives
farandoles
A chaque individu sa chance
Ils viennent même accompagnés
De toute une livrée de laquais
Chargés de paquets, de sacs et
De bouteilles de saké
Ils viennent avec le yin du feu
Avec le yang de l’eau, avec ceux
Pour qui l’âme bleue sait que
Le saké sacré rend sacrément heureux
Ils viennent par les étoiles !
Et toi tu voles en sandales
Sans doute sans dédale
Dans ta tête aux cabales orientales
Bien au-delà de Pluton bien loin
d’ici
Tu isoles tes photons dans d’autres
galaxies
Tu t’enduis de mépris tu t’enfuis
sans un bruit
Pas de nuit à ta merci l’ami finit
éconduit
Humeurs fraîches et vagabondes
Ô parcimonie des faveurs de tout
l’Espace
Qui accorde la vie, les sens, et les
bonnes ondes
Et auquel on réclame une force qui
le dépasse…
…l’amour ! Le tien, le vrai, le pas méchant
S’il te plaît pas méchant, l’Eros,
le karma, le nec plus ultra du génial
Du sentiment humain, la fusion tant
espérée de longtemps
Des concepts quantiques et de la
relativité générale !
Kergalu,
27 juillet 2018
Ses yeux
Des millions de sourires
D'enfants, de vieux
De paix, de plaisir
D'aimés ou d'amoureux
Des millions de visages
A la fin de ce jour
Toutes couleurs et tous âges
Toutes peaux tous atours
Des millions d'êtres humains
Qui passent dans la nuit
Toutes silhouettes tous coloris
De lins ou de satins
Des millions d'autres frères
Des millions d'autres soeurs
Pas encore au cimetière
Des millions d'autres coeurs
Des millions d'autres vies
Vibrantes et improbables
Sous les yeux des amis
Quantiques de la fable
Des paquets de photons
Des millions de hadrons
Des milliards d'électrons
Des trillions de bozons
Un million de milliards de trilliards
De jolies planètes habitables
Habitées parfois, fruits du hasard
Plus nombreuses que tous nos grains de sable
Des flux continus de lumière...
Des boucles d'or dans tout l'Univers
Pour autant, tout cela ne vaut guère
La guerre
Perdue et regrettée
Qu'il a menée
Avec eux:
...
Michelbach, juillet 2018
Regarderai-je un autre épisode de
Kaamelott ?
Pourquoi ne ferais-je pas
Une minute d'actualité
Sur les Globules de Thakeray?
Dois-je lui donner mon mél
perso ?
Les collègues apprécieraient-ils
Si je leurs transmettais
régulièrement
Des brèves astronomiques ?
Dois-je apporter du sirop à
Gabriel ?
Pour passer les photos
D'étoiles en noir et blanc
Un filtre vert est-il toujours le
meilleur ?
Peut-on dire sans péremption
Que l'entropie de l'Univers
Si elle est localement croissante
N'en est pas néanmoins
Globalement infinie ?
Existe-t-il une topologie
Dans laquelle les équations
Irrévocables de la thermodynamique
Rendraient possible
Une telle éventualité?
Parce que c'est le bordel
Dans le ciel
Là
Au-dessus de nous
Total chaos
Le bordel
Vraiment
Le bordel.
Saint-Lô, octobre 2016
Adolescence
Mon fils
A présent
Tu fais comme la Lune
Tu t'éloignes de nous
De 4 cm par an
Saint-Lô, janvier 2018
Solstice
La lumière est comme un élastique
Accroché à des phalanges astronomiques
Il est temps d'écarter les doigts
Noël est là pour ça
Saint Lô, décembre 2015
Phare d'Astronome
Pulsar d'horizon
Céphéide d'eau variable
Binaire à éclipses de vent
Qu'importe
Un stroboscope dans le noir
Et c'est toujours Toi
Saint-Lô, août 2016
Munsterstellar
Il
y a du camembert dans le calembour
Un
trou de ver est dans le fromage
Saint-Lô, septembre 2016
Spectrophilie
Les étoiles peuvent être
Quasiment de toutes les couleurs
Roses et violettes
En pouponnières stellaires
Jeunes
bleues géantes
Naines blanches ou brunes
Naines blanches ou brunes
Jaunes
pour les communes
Oranges mûres
Vieilles rouges avant extinction
Grises à neutrons
Trous noirs qui avaient trop grossi
Mais voilà
Oranges mûres
Vieilles rouges avant extinction
Grises à neutrons
Trous noirs qui avaient trop grossi
Mais voilà
Aucune
de couleur verte
Et je suis le seul à savoir pourquoi
Tout le vert de l'Univers
A été stocké dans vos yeux
Et je suis le seul à savoir pourquoi
Tout le vert de l'Univers
A été stocké dans vos yeux
Saint-Lô, septembre 2016
Saturne
Pareille à l’océan qui tour à tour dévoile
Son humeur de chagrin au miroir du ciel gris
En vaguelettes sages et en clapots noircis
Sous les coques quelconques des barques du chenal
Puis le bleu cristallin d’une clarté de juillet
Serti par la blancheur d’écumes libertines
Qui miroitent, rieuses, et dansent, enfantines
Sur les eaux poissonneuses au large de la baie
Tu changes de costume au gré de mes pensées.
Ici dans l’oculaire, tout d’ellipses drapée,
Ovale et fille du ciel, tu séduis l’astronome...
Mais là, dans la Balance, bien de plomb sur les rêves
Etouffant l’insouciance et les feux de mon Eve
Mauvaise conseillère, tu l’as faite fantôme !
Kergalu, juillet 2014
Gayanneh Ballet Suite
Les chants de fin du Monde retentissent dans la nuit
Nos chères têtes blondes ont mille malheurs à voir
La Planète des Singes, Terminator, Wall-E
De Signes à Prédictions, de King Kong à Clone Wars…
Nous leur offrons une Terre plus âgée qu’un sofa
Noir dans un vieux salon, puant gras la poussière
Folamour, le Fléau, l’Jour d’Après, Soleil Vert,
Waterworld ou Malevil, et puis Melancholia…
Nous laissons la Culture dépeindre l’agonie
Matrix et puis le Jour où la Terre s’Arrêta
Godzilla, Cloverfield, Onze Septembre à l’envi
Demain 2012, et puis Melancholia.
Ferrette, février 2012
Commentaires
Enregistrer un commentaire